Le système de santé gabonais repose sur trois secteurs de santé qui cohabitent sans relation formelle de complémentarité. Ce sont :
L’organisation du secteur public civil est calquée sur celle de l’administration générale avec une organisation pyramidale à trois niveaux : périphérique, intermédiaire et central.
Le secteur de santé militaire dépend directement du Ministère de la Défense. Ce secteur est constitué d’un hôpital d’instruction des armées Omar BONGO ONDIMBA (HIAOBO) et d’un réseau d’infirmeries de garnison et d‘unité.
Le secteur parapublic (CNSS) dispose de 3 hôpitaux : deux hôpitaux généraux (la fondation Jeanne EBORI à Libreville et l’hôpital Paul IGAMBA à Port-Gentil) et un hôpital spécialisé (l’hôpital pédiatrique d’Owendo) et de neuf (9) Centres Médicosociaux (CMS) répartis sur l’ensemble du territoire.
Le secteur privé lucratif comprend des polycliniques, des cliniques, des cabinets médicaux, cabinets dentaires, des laboratoires d’analyses médicales, des pharmacies ainsi que des dépôts pharmaceutiques.
On note par ailleurs, trois grossistes répartiteurs : PHARMAGABON et COPHARGA. WOMPHARMA Il existe également une usine de fabrication de médicaments la SOGAFAM, localisée à Owendo.
Le secteur privé non lucratif est représenté par l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné dans la province du Moyen Ogooué, l’hôpital Evangélique de BONGOLO à Lebamba dans la NGOUNIE et des dispensaires des missions catholiques et protestantes.
Il existe des structures sanitaires humanitaires relevant du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). © MSPHP-COSP 19
Il y a également un secteur traditionnel dont le cadre juridique est en cours d’élaboration.
Le dispositif sanitaire se caractérise par une couverture géographique relativement bonne, ce qui constitue un facteur important d’accessibilité aux formations sanitaires. Toutefois, cette bonne couverture géographique ne se traduit pas par une offre de soins préventifs, promotionnels et curatifs de qualité en comparaison avec les ressources et le potentiel du pays.
Sur le plan structurel, on observe d’importants investissements traduits par une infrastructure hospitalière très représentative en asymétrie avec les structures sanitaires périphériques.
Les niveaux central et intermédiaire apparaissent particulièrement nantis avec la mise en fonctionnement depuis les années 2000, de cinq Centres Hospitaliers Régionaux -CHR- (Oyem, Mouila, Port Gentil, Franceville, Koula-Moutou) disposant de plateaux techniques relevés.
La construction en cours de trois nouveaux CHR et d’un centre hospitalier universitaire (CHU) vient compléter cet effort d’élargissement du système hospitalier.
Ces investissements lourds ne font pas cependant, perdre de vue les insuffisances touchant notamment à la vétusté des équipements et des infrastructures sanitaires, particulièrement au niveau des structures sanitaires de base souvent dégradées et non fonctionnelles. Dans ces structures, les opérations de maintenance sont quasiment absentes.
Le petit matériel de base tel que les thermomètres ou les tensiomètres fait parfois défaut.
La disponibilité des médicaments y est également faible en raison principalement de l’insuffisance des budgets alloués, la gestion peu rationnelle des stocks et de l’état des infrastructures routières.
La qualité des soins est altérée par l’absence d’un Référentiel qualité national, d’un programme d’assurance qualité, d’un défaut ou insuffisance de contrôle des structures sanitaires ainsi que l’inadéquation des programmes de formation.
D’autre part, l’analyse récente de la situation faite dans le cadre de l’élaboration du PNDS relève que le défi majeur s’adresse avant tout aux réformes structurelles, permettant l’émergence d’un secteur sanitaire plus efficient à même de permettre une réduction sensible et durable du fardeau de la maladie.
En effet, les Etats Généraux de la Santé (EGS), ont révélé l’importance dans ce cadre épidémiologique de la morbidité et de la mortalité générales, notamment celles liées au VIH/SIDA, à la tuberculose, au paludisme et de certaines maladies ré émergentes.
Aussi, la faible disponibilité des médicaments, des dispositifs médicaux essentiels, la faiblesse du cadre institutionnel, la non implication des communautés et l’insuffisance de financements sont-ils des facteurs qui entretiennent la situation actuelle et constituent des priorités pour les autorités sanitaires.
Le système de santé est peu performant avec des mécanismes de financement peu fiables ne répondant que partiellement aux besoins des populations ; d’où le recours de ces dernières de plus en plus à l’automédication, à la médecine traditionnelle en l’absence de toute réglementation et au développement de la pratique informelle de la médecine moderne.
Les conditions de travail des professionnels peu satisfaisantes, la répartition inéquitable du personnel entre les zones rurales et urbaines, l’exécution partielle des budgets, l’insuffisance de ressources additionnelles, le peu d’intérêt accordé au développement socio-économique et humain, limitent la performance du système de santé.